Par ces temps où la Task Force fourre son nez un peu partout, ça tombe mal pour le ministre de l’Economie et de la Relance, Jean Marie Ogandaga. Après le scandale du Kévazingogate en 2019, dans lequel il avait été nommément cité, voilà Jean Marie dans l’Ogandagate. Et au moment où le gouvernement parle de bonne gouvernance et de la lutte contre la corruption. Le gaillard est soupçonné d’avoir offert des cadeaux de Noël à trois sociétés qui roulent sur l’or : deux majors du pétrole et une de la logistique. Il y a quelque temps, au cours d’un conseil de ministres, le gouvernement faisait adopter deux projets de décrets, fixant attribution des primes à la performance budgétaire (PPB) et des primes d’intéressement spécifique (PIS). Des nouveaux textes qui sont resté en travers de la gorge des partenaires sociaux des différentes régies financières. Pour se venger contre leur tutelle, les syndicalistes ont tôt fait de riposter à l’artillerie lourde, en dépoussiérant et en livrant au public, sur les réseaux sociaux, des documents confidentiels sur les abattements sur les amendes douanières. Avec comme acteur principal de ces privilèges : Jean Marie Ogandaga, le ministre de l’Economie et de la Relance. Le gaillard est soupçonné d’avoir offert des cadeaux de Noël à trois sociétés qui roulent sur l’or, car des majors du pétrole et de
logistique.
Selon les syndicalistes, l’accusé Jean Marie Ogandaga, pendant qu’il serre la vis pour l’obtention des primes aux agents, en sous-main, il accordait des avantages à des entreprises.
C’est ainsi qu’on apprendra des documents livrés au public, que Jean Marie Ogandaga aurait donc aidé ces entreprises à délester les caisses de l’Etat de plusieurs milliards. Car, en compulsant les documents, on découvre les redressements douaniers favorables accordés à trois (3) entreprises : Perenco Gabon, Total Gabon et MCTT (autrefois Necotrans). Alors que selon des douaniers, ces sociétés devaient payer des amendes oscillant entre 4,5 milliards F CFA et 48 milliards de nos francs.
Du grand art, de faire perdre aux caisses de son pays une bonne petite manne. Ces sociétés qui roulent sur de l’argent, auraient donc bénéficié de la mansuétude du ministre de l’Economie et de la Relance, Jean Marie Ogandaga.
Et pour cause. Au lieu que le montant total des 48 milliards tombent dans les caisses de la douane gabonaise, les gabelous ont été stupéfiés de découvrir que ces sociétés auraient payé en tout que 4 milliards 850 millions de F CFA. Un abattement de plus de 90% qui ne peut qu’étonner, quand on sait que Jean Marie Ogandaga, est le ministre de la Relance. Celle-ci, consécutive à la crise économique, mais surtout celle sanitaire actuelle, liée au nouveau coronavirus qui impacte négativement l’économie gabonaise.
On ne peut pas vouloir une chose et son contraire. Mais avec Jean Marie Ogandaga, il doit avoir sûrement une autre manière de comprendre le secteur de la Relance. Même si les abattements sont connus dans le milieu douanier, mais tel que cela a été fait par Jean Marie Ogandaga, cela pose problème. Un message qui ne passe pas toujours, d’autant que comme l’a déclaré le Professeur, agrégé en économie, sieur Assoumou, cité par un site en ligne d’information de la place : « les abattements fiscaux et douaniers sont monnaie courante. Cependant, il est à noter que la pratique voudrait qu’ils soient au maximum de 30 à 40%. La clémence accordée à ces trois opérateurs avec des abattements allant jusqu’à 97% du montant, amène à se poser la question sur la raison et le bien fondé de telles réductions.» Ce qui ne manque pas d’enrager les partenaires sociaux qui verraient derrière la gentillesse de leur patron, des choses peu orthodoxes.
Pour sa défense, le ministère de l’Economie et de la Relance, face à ce qui a été versé au dossier par les plaignants (les syndicalistes), s’est borné à pondre un communiqué de presse, prétextant la santé financière desdites entreprises qui ne leur permettait pas de payer la totalité des amendes exigées. Malheureusement pour le ministère, l’enseignant d’économie insiste qu’il fallait simplement consulter les états financiers des sociétés épinglées.
« Total Gabon a annoncé en septembre vouloir reverser près de 110 milliards de dividendes à ses actionnaires, comment pourrait-on nous faire croire que cette entreprise ne dispose pas de 4 milliards pour s’acquitter de ses dettes envers l’Etat ? » s’est interrogé l’agrégé en économie.