D’une capacité annuelle de 350 000 tonnes, la nouvelle ligne de production de ciment du groupe marocain Ciment d’Afrique (CIMAF) au Gabon a été inaugurée ce 21 septembre 2020 par Rose Christiane Ossouka Raponda, Premier ministre. Dans un contexte de relance économique, elle incarne la politique de création d’emplois, de diversification, d’industrialisation et d’amélioration de la balance commerciale (via la réduction des importations) qu’entend mener Libreville.
Inaugurée ce lundi 21 septembre à Owendo par le premier ministre, Rose Christiane Ossouka Raponda, accompagnée pour l’occasion par le ministre gabonais du Commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes entreprises, Hugues Mbadinga Madiya, la nouvelle ligne de production de ciment de la Cimaf, sa deuxième dans le pays après celle lancée en 2016, a nécessité un investissement de 9 milliards de FCFA.
« L’investissement initial (pour la création de l’usine lancée en 2016, NDLR) a été de 23 milliards de francs CFA pour la construction de l’usine, ensuite 29 milliards pour la recapitalisation de CimGabon et maintenant les 9 milliards francs CFA pour l’extension de notre usine », détaille le directeur général de Cimaf, Salim Kaddouri.
Cette seconde ligne de production de ciment permettra d’augmenter de manière significative l’offre domestique du groupe marocain au Gabon qui passera de 500 000 tonnes par an à 850 000 tonnes par an. Les besoins du marché gabonais étant estimés à 600 000 tonnes par an, le surplus pourra être exporté dans la sous-région.
Emblématique de la politique de relance menée par Libreville
Si le premier ministre a fait le déplacement en personne, c’est parce que cette nouvelle ligne de production de ciment illustre jusqu’à la caricature la politique qu’entend mener le gouvernement gabonais qui a fait, en cette rentrée, de la relance économique sa grande priorité.
« Cette nouvelle usine aura un impact majeur à la fois sur la diversification du tissu économique, sur l’industrialisation, sur la balance commerciale en ce sens qu’elle permettra de réduire les importations et surtout sur la création d’emplois. On peut donc dire qu’elle est emblématique de ce qu’entend faire le gouvernement en matière de relance économique », explique un économiste en poste dans une grande banque.
Autre avantage, selon le ministre gabonais du Commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes entreprises, Hugues Mbadinga Madiya, cette usine contribuera également à la stabilisation des prix du ciment dans un contexte de forte demande, portée par le boom des projets d’infrastructures et la croissance rapide du secteur de l’immobilier.
La nouvelle usine est également conforme aux standards élevés imposés par les autorités gabonaises en matière de respect du développement durable. « Cette installation respecte les standards écologiques les plus élevés. Elle dispose à la fois d’un système de filtration d’air composé d’une douzaine de filtres à manches pour limiter la pollution et d’un système de refroidissement à air pour préserver l’utilisation de l’eau et la rationalisation de la consommation en énergie », explique Salim Kaddouri.
Cimaf Gabon emploie aujourd’hui plus de 650 personnes. L’entreprise entretient un réseau d’une douzaine de sous-traitants, une quinzaine de distributeurs, une vingtaine de transporteurs, une trentaine de revendeurs, près de 300 détaillants et 6 plateformes de distribution de ciment permettant d’approvisionner l’ensemble du territoire national.
Mais elle ne compte pas s’arrêter là. le groupe marocain nourrit de grands projets pour le Gabon. Dans les prochains mois, il prévoit d’injecter environ 65 milliards de FCFA dans la construction d’une usine spécialisée dans la production de clinker à Ntoum, située à 40 km à l’est de Libreville. De quoi contribuer un peu plus à la relance économique, priorité du gouvernement en cette rentrée.