Après l’adoption le 18 décembre du projet de loi constitutionnelle en conseil des ministres, le vote de l’Assemblée nationale le 23 décembre, ce sera au tour du Congrès (la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat), ce mardi et ce mercredi de s’exprimer sur ce texte, technique pour l’essentiel.
Le projet de loi, adopté le 18 décembre dernier en conseil des ministres, apporte des précisions à certains articles de la Constitution (sur la vacance du pouvoir ou le statut pénal du chef de l’Etat) et des ajustements (désignation de certains sénateurs par le président de la République).
Essentiellement technique (« il s’agit de combler les trous dans la raquette », selon l’expression d’un conseiller du président), le texte a été adopté mercredi dernier a une écrasante majorité à l’Assemblée nationale.
Ce lundi à 9h00, une séance plénière a lieu au Sénat qui est « consacrée à l’adoption du projet de loi portant révision de la Constitution de la République gabonaise ».
Il ne restera dès lors plus que l’étape du vote du Congrès, la réunion de l’Assemblée nationale et du Sénat, prévue ce mardi, puis la promulgation par le chef de l’Etat pour que le texte entre en vigueur.
Le vote du Sénat tout comme celui du Congrès ne devrait qu’être une formalité, le Parti démocratique gabonais du président Ali Bongo Ondimba y disposant d’une très large majorité.
L’opposition s’adresse davantage aux médias occidentaux et aux réseaux sociaux qu’aux Gabonais
L’opposition paye ses erreurs de stratégie. Elle a en partie boycotté les élections générales d’octobre 2018. Ceux qui ont finalement pris part aux scrutins ont fait une mauvaise campagne, se contentant pour l’essentiel de critiquer l’action du gouvernement sans proposer d’alternative crédibles sur les sujets de préoccupation des Gabonais.
Moribonde, l’opposition a tenté ces derniers jours de se refaire une santé. Mais son offensive est plus médiatique que politique. Par ailleurs, elle ne convainc guère les Gabonais. Selon différentes enquêtes d’opinion, ceux-ci se déclarent favorables dans une très large majorité au projet de loi constitutionnelle. Pour eux, il ne s’agit non pas d’un changement de Constitution, comme tentent de leur faire croire certains, mais d’ajustements techniques.
Autre enseignement : leurs préoccupations va essentiellement vers la situation économique, puis sanitaire. Deux champs totalement laissés vacants par l’opposition qui s’adressent davantage aux médias occidentaux et aux réseaux sociaux qu’aux Gabonais. Sans doute sa principale erreur.